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Poche | La chasse aux livres de Nadine
Poche | La chasse aux livres de Nadine
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«Il y fait chaud, l'hiver les fenêtres ferment bien, on peut boire quelque chose et surtout on peut parler quand on en a besoin et se taire quand on en a envie.» Vienne, 1966. Les traces de la Seconde Guerre mondiale sont encore visibles partout mais, en cette fin d'été, la capitale autrichienne, en pleine reconstruction, bouillonne d'une énergie nouvelle. Robert Simon est lui aussi plein d'espoir. Il vient de prendre la gérance d'un café situé dans un faubourg populaire de la ville. Très vite, le «café sans nom» devient un refuge. Le succès est tel que Robert ne tarde pas à proposer à Mila, une jeune couturière tout juste licenciée par son usine, de venir le seconder. Ensemble, ils écoutent les clients partager leurs espoirs, raconter de vieilles blessures et noyer leurs peines de coeur dans l'alcool, tandis que, tout autour, petit à petit, le monde change...
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De jeunes héros orphelins construisent leur propre destin.
Cristabel Seagrave a toujours voulu être une héroïne de roman, mais il n'y a pas de fille dans les livres qui occupent la bibliothèque poussiéreuse de sa famille. Orpheline dont personne ne veut et future femme sans dot, elle n'a pas sa place dans un manoir anglais traditionnel.
Tandis que ses beaux-parents passent dans l'allégresse des soirées sans fin au milieu de leurs convives, Cristabel, sa soeur Flossie et son frère Digby font leur propre éducation en jouant des pièces dans le grenier glacial.
Mais la guerre approche et va bousculer leurs vies. De plus en plus impliqués dans le conflit mondial, les enfants Seagrave ne se contentent plus des rôles qu'on veut leur assigner et deviendront peut-être enfin les héros de leur propre vie... -
Australie occidentale, 1886. Un bateau à vapeur en provenance de Londres fait son entrée à Bannin Bay. Depuis le pont, la petite Eliza Brightwell, dix ans, observe ce monde nouveau avec ses volutes de poussière rouge et ses inimaginables richesses tapies au fond de l'océan. Car c'est ici que sa famille espère faire fortune grâce à la pêche à la perle. Dix ans plus tard, son père Charles Brightwell, devenu le perlier le plus prolifique de la baie, disparaît subitement de son bateau en pleine mer. Qu'est-il devenu ? Le mystère est entier. Personne ne sait rien, personne ne semble vouloir parler. Seule Eliza s'entête à découvrir ce qui s'est passé. Et dans une ville où règnent la corruption, le racisme et le chantage, la vérité coûte bien plus cher que des perles. Eliza devra décider si elle est prête à en payer le prix. Le premier roman de Lizzie Pook, teinté d'un exotisme fascinant, raconte avec fougue la quête de liberté d'une jeune femme guidée par l'amour filial.
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Roseanne McNulty a cent ans ou, du moins, c'est ce qu'elle croit.
Elle a passé plus de la moitié de sa vie dans l'institution psychiatrique de Roscommon, où elle écrit en cachette l'histoire de sa jeunesse, lorsqu'elle était encore belle et aimée. I'hôpital est sur le point d'être détruit, et le docteur Grene, son psychiatre, doit évaluer si Roseanne est apte ou non à réintégrer la société. Pour cela, il devra apprendre à la connaître, et revenir sur les raisons obscures de son internement.
Au fil de leurs entretiens, et à travers la lecture de leurs journaux respectifs, le lecteur est plongé au coeur de l'histoire secrète de Roseanne, dont il découvrira les terribles intrications avec celle de l'Irlande. À travers le sort tragique de Roseanne et la figure odieuse d'un prêtre zélé, le père Gaunt, Sebastian Barry livre ici dans un style lumineux un roman mystérieux et entêtant.
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En 1699, Ilaria Tagianotte naît dans une famille de marchands d'étoffes à Venise. La ville a perdu de sa puissance, mais il lui reste ses palais, ses nombreux théâtres et son carnaval qui dure six mois. C'est une période faste pour l'art. Alors qu'elle est à peine âgée de quelques semaines, sa mère la confie à la Pietà, une institution qui recueille les enfants abandonnés et les voue à la musique. Dans cette communauté féminine, Ilaria apprend le violon avec le maestro Vivaldi et joue lors de concerts où les Vénitiens se pressent, captivés par le talent des interprètes dissimulées derrière les grilles d'une église. Mais Ilaria rêve d'ailleurs. Son amitié avec la jeune Prudenza l'ouvre au monde. Le grand feu, c'est celui de l'amour qui foudroie Ilaria à l'aube de ses quinze ans. Transportée, elle mêle désir charnel et musique au point de les confondre.
Dans une langue virtuose, Léonor de Récondo révèle la passion qui brûle en nous et nous consomme. Flamboyante, absolue, irréversible.
Le Grand Feu s'écoute autant qu'il se lit. On croit à chaque page entendre le murmure des ruelles, le glissement d'une
gondole. Des notes donc, plus que des mots, qui résonnent longtemps, telle une ardente mélodie. Le Figaro magazine.
Prix de la ville de Deauville Livres & Musiques 2024. -
«Les enfants, les bébés, ils les appellent les "petitous". Et c'est vrai qu'ils sont des petits touts. Qu'ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu'ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout. C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi.» Dans une ferme, l'histoire se reproduit de génération en génération : on s'occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l'étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer. Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s'imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce.
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Joyce Carol Oates à son sommet dans ce portrait saisissant d'une Amérique rongée par ses démons.
Détroit, fin des années 1970. Hannah et Wes Jarrett forment l'une des familles les plus en vue de l'élite blanche et bourgeoise. Mais entre les galas caritatifs et les déplacements d'affaires, ils se croisent à peine et n'ont plus en commun que leurs deux enfants, choyés par la gouvernante. Par ailleurs, des gros titres abominables font la une des journaux : des cadavres de garçons sont retrouvés nus, sans vie, comme exposés au public. Par un meurtrier dont on ne sait rien, et que les médias s'empressent de nommer Babysitter.
Alors que la peur couve dans les foyers, Hannah prend un mystérieux amant, dont elle ne connaît que les initiales. Tandis qu'un piège dévastateur se referme sur elle, les crimes de Babysitter se multiplient...
« Un condensé de toutes les peurs et de toutes les perversions. Un bonheur ! » L'Obs -
Dans le jardin de la péninsule flottent suspendues les étoffes teintes par Sawa : pour chaque pièce de tissu qu'elle doit teindre, il lui faut être attentive au vrai visage des plantes et écouter leur voix pour faire surgir des plus humbles herbes les couleurs les plus vives. Dans son atelier débordant de feuilles, de branches et de fleurs, d'armoise, de lichen de prunier, de rameaux de glycine et d'albizia, elle doit faire naître cette couleur intérieure invisible qui respire secrètement au plus profond des plantes, pour insuffler ensuite la vie à chaque pièce de tissu. Chaque fois qu'elle obtient la teinte qu'elle désire, elle se sent heureuse comme si cette intimité créatrice lui donnait la réponse à une énigme embrouillée ; et cette réponse est chaque fois la beauté même : elle lui permettra d'apaiser les remous de son coeur et l'infinie tristesse qui la domine au souvenir du départ de son mari. Et Sawa trouvera en elle le pouvoir de susciter la couleur et la joie, pour rester en lien avec les forces de la vie.