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Maria Messina
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Paola Mazzei vit seule avec sa mère depuis que son frère, médecin, a rejoint le front de la Première Guerre mondiale et que son oncle est mort avant même de pouvoir profiter de sa retraite. De lui, elle a hérité un travail au bureau des Postes, où elle fraye le moins possible avec ses collègues, préférant la compagnie des livres et notamment d'un roman anglais dont elle a entrepris la traduction. Matteo Solina est le seul avec qui elle a plaisir à échanger, mais elle ne peut le faire qu'en secret, les origines modestes du jeune homme étant peu susceptibles de susciter les faveurs de sa mère. Lorsqu'il quitte à son tour San Gersolè pour poursuivre ses études, ils se promettent de s'attendre, mais le temps passant et sa mère faiblissant, Paola peine à se détacher d'elle et à suivre sa propre destinée... jusqu'à ce qu'un drame personnel la pousse à demander à une amie de l'accueillir à Florence. Mais si la ville l'a toujours fait rêver, est-il encore temps pour elle de prendre son indépendance et de recouvrer une forme de liberté ?
Dans son avant-dernier roman, paru en 1926, Maria Messina saisit avec autant de délicatesse que d'implaca-bilité les obstacles rencontrés par une jeune femme dont les aspirations dépassent sa condition dans une société encore pétrie de conventions et de préjugés. -
Après le succès des rééditions de "La Maison dans l'impasse" et "Severa", la traduction d'un ouvrage inédit en français. Maria Messina y livre l'un de ses portraits de femmes les plus intéressants avec le personnage de Franca. Sa liberté (sociale et vestimentaire) initiale se trouve peu à peu rognée tandis qu'elle s'éprend d'un homme extrêmement conventionnel à qui elle s'efforce de plaire... au point de perdre le sens de son existence. Une nouvelle réflexion puissante sur le poids des traditions et le nécessaire combat pour la place des femmes, qui fait écho aux combats féministes contemporains.
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Lorsqu'elle écrivit Severa, dernier de ses romans, Maria Messina savait déjà qu'elle souffrait d'une maladie incurable, contre laquelle l'art était une manière de lutter. De là - et de sa difficile conquête d'un statut d'écrivain - vient sans doute la sympathie que lui inspire le destin de son héroïne, une jeune femme tout entière occupée à triompher des obstacles, s'élever au-dessus de sa condition, ouvrir un magasin de modes, s'enrichir, s'émanciper... jusqu'à ce qu'une seule passion, violente et sans issue, la rejette en marge de la société. Publié à la fin des années vingt, à l'époque des premières "jupes-culottes", des "cigarettes à bout parfumé" - mais sur fond de conformisme provincial -, Severa est en tout cas un sommet dans l'oeuvre de la romancière sicilienne, dont les familiers retrouveront ici la limpide écriture, faite d'émotion et de sobriété, qui donne à chaque détail sa mesure (disait Messina elle-même)"
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Dans la Sicile du début du XXe siècle, l'enfant, lorsqu'il appartient à un milieu pauvre, fait partie des humiliés et des exploités : c'est ce dont témoignent plusieurs nouvelles de ce recueil.
Avec sa sympathie douloureuse pour les êtres, Maria Messina plonge dans l'âme enfantine et adopte le regard de ceux qui, pour elle, sont des "petites personnes" : ce faisant, elle dénonce souvent l'égoïsme et la cupidité des adultes. Parfois aussi, elle se contente de saisir, dans ses nuances fugitives, le passage d'un âge à l'autre, l'apprentissage de la vie, la perte de l'innocence ou l'éclat fugitif du bonheur.
Avec ce livre s'achève la publication par Actes Sud des romans et récits de Maria Messina, dont Leonardo Sciascia avait fait redécouvrir, au début des années quatre-vingt, la voix sensible, discrète mais résolue.
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Petits remous - - nouvelles traduites de l'italien et huguette hatem
Maria Messina
- Actes Sud
- 10 Août 1993
- 9782868695376